Chili 1989-2018

Retour chronologique sur les principaux événements politiques et judiciaires ayant marqué l’histoire du Chili entre 1989 et aujourd’hui.

  • 30 juillet 1989

    Référendum sur la réforme constitutionnelle. 85,7 % de « oui ». Parmi les 54 amendements : la réduction du mandat présidentiel de 8 à 4 ans et l'abrogation de l'article mettant les partis « marxistes » hors la loi et autorisant le chef de l'État à bannir des opposants.

  • 14 décembre 1989

    Élection de Patricio Aylwin (Concertation pour la démocratie) à la présidence dès le premier tour (55,2 % des voix), ce qui met fin à la dictature militaire du général Pinochet. Ce dernier demeure commandant en chef des forces armées jusqu’en 1998.

    Lire le portrait, "Patricio Aylwin, el presidente que guio a Chile hacia la democracia", publié dans l'édition en langue espagnole du New York Times à sa mort.

  • 25 avril 1990

    Création de la Comisión Nacional de Verdad y Reconciliación - Commission nationale de vérité et réconciliation (Commission Rettig), chargée de faire la lumière sur les graves violations des droits humains commises au Chili entre le 11 septembre 1973 et le 11 mars 1990. 

  • 4 septembre 1990

    Transfert à Santiago des cendres de Salvador Allende.

     

    Funérailles de Salvador Allende

  • 4 mars 1991

    Le rapport de la Commission Rettig est rendu public (2 279 cas avérés de mort violente et 640 cas recensés réclamant un complément d'informations). Le rapport recommande une série de mesures de réparation.

  • 26 mars 1991

    Publication au Journal officiel de la Ley de Indulto, Amnistía y Libertad Provisional (Ley N° 19.055).
    Celle-ci vient modifier la Constitution en matière de délits politiques, liberté provisoire, grâces générales et amnisties.

  • 27 mars 1991

    Lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale convoquée par le chef de l'État, Pinochet, soutenu par l'armée de terre et la marine, rejette les faits établis par la commission Rettig.

  • 1er avril 1991

    Assassinat, par une branche du Front patriotique Manuel Rodriguez, de Jaime Guzmán Errázurriz, principal idéologue civil de la dictature chilienne. 

    © Biblioteca del Congreso Nacional de Chile

    Jaime Guzmán Errázurriz (au centre) © Biblioteca del Congreso Nacional de Chile

  • 31 juillet 1992

    Loi N° 19.123 créant la Corporación Nacional de Reparación y Reconciliación, chargée de mettre en œuvre les réparations recommandées par la Comisión Nacional de Verdad y Reconciliación dans son rapport.

  • 13 novembre 1993

    Condamnation à des peines de prison des commanditaires de l'assassinat en 1976, à Washington, d'Orlando Letelier, ancien ministre des Affaires étrangères du président Salvador Allende : le général à la retraite Manuel Contreras, ancien homme de confiance du général Pinochet et fondateur de la police politique du régime militaire, la D.I.N.A., et le général Pedro Espinoza, qui dirigeait les opérations de la D.I.N.A. à l'étranger.

     

    Chile's US ambassador remembers DC car bomb that killed his boss - BBC News

  • 11 décembre 1993

    Élection du démocrate-chrétien Eduardo Frei Ruiz-Tagle (Concertation des partis pour la démocratie) à la présidence. Élections législatives.

    Eduardo Frei Ruiz-Tagle 1999

    Photographie du président chilien Eduardo Frei Ruiz-Tagle 

  • 4 juillet 1996

    L’avocat espagnol Joan Garcés et l’Unión Progresistas de Fiscales (UFP) présentent une plainte officielle en Espagne au nom des proches de plus de
    3 000 victimes de la dictature de Pinochet, de nationalités chilienne et espagnole. 

    Lire le portrait (en anglais) de Joan Garcés, "The lawyer who wouldn't forget" publié dans The Guardian en février 1999.

  • 11 décembre 1997

    Victoire de la coalition de centre gauche au pouvoir aux élections législatives. 

  • 10 et 11 mars 1998

    Pinochet remet ses pouvoirs de commandant en chef de l'armée de terre à son successeur, le général Ricardo Izurieta, et est nommé sénateur à vie, en vertu de la Constitution votée sous sa présidence.

  • septembre 1998

    L’arrêt (fallo) “Poblete Córdova” fait de la disparition forcée un délit permanent, non amnistiable.

    Consulter le texte complet (en espagnol) de la sentence prononcée par la Cour suprême sur le cas Pedro Poblete Córdova

  • 16 octobre 1998

    Arrestation à Londres d'Augusto Pinochet à la demande de deux juges espagnols Baltasar Garzon et Manuel García Castellón. Les autorités chiliennes protestent contre la violation de l'immunité diplomatique dont bénéficie, selon elles, le général Pinochet.

     

    Archive vidéo INA - Le Général PINOCHET, 82 ans, a été arrêté à Londres 

  • 26 octobre 1998

    Demande d'extradition de la Suisse, imitée, les jours suivants, par la Suède et par la France.

  • 28 octobre 1998

    La Haute Cour de Londres estime que le général Pinochet, en tant qu'ancien chef d'État, dispose de l'immunité diplomatique. Le ministère public fait appel de cette décision devant la Chambre des lords.
     

  • 30 octobre 1998

    La chambre pénale de l'Audience nationale espagnole se déclare compétente pour juger le général Pinochet, légitimant ainsi une demande d'extradition de l'ancien dictateur par le juge Garzon.

  • 25 novembre 1998

    La Chambre des lords casse la décision prise en octobre par la Haute Cour britannique de justice qui accordait au général Pinochet le bénéfice de l'immunité. Violents affrontements au Chili des partisans et des opposants du général Pinochet.

  • 9 décembre 1998

    Le ministre britannique de l'Intérieur, Jack Straw, annonce sa décision de "laisser la procédure d'extradition [d'Augusto Pinochet], engagée par les juges espagnols, suivre son cours devant les tribunaux du Royaume-Uni". 

  • 17 décembre 1998

    Le jugement du 25 novembre est cassé en appel par un tribunal de cinq lords-juges.

  • 24 mars 1999

    Un second avis de la Chambre des lords confirme le rejet de l’immunité de Pinochet. Cependant, la section 134 du Criminal Justice Act du Royaume-Uni, adoptée le 29 septembre 1988, qui intègre dans le droit anglais la Convention contre la torture de 1984, n'étant pas rétroactive, cela ne signifie pas pour autant son extradition. Pinochet ne pouvant, en effet, être incriminé pour les actes de torture commis avant cette date.  

  • 15 avril 1998

    Le Ministre Jack Straw émet une seconde autorisation en vue de l’extradition de Pinochet vers l’Espagne.

  • Août 1999

    Ouverture au Chili de la Table de dialogue sur les droits de l’Homme réunissant pour la première fois des militaires et des défenseurs des victimes.

  • 14 octobre 1999

    Le Président Eduardo Frei demande au ministre Straw de laisser Pinochet revenir au Chili pour des raisons humanitaires liées à son âge et sa santé.

  • 5 janvier 2000

    Pinochet est soumis à un examen médical officiel sur ordre du ministre Jack Straw en réponse à la demande formulée par le gouvernement chilien. 

  • 11 janvier 2000

    Suite aux résultats de cet examen, Jack Straw annonce qu’il se sent enclin à mettre fin aux procédures d’extradition en cours contre Pinochet. Ce qui déclenche une bataille légale pour l’obliger à remettre les résultats des examens médicaux aux 4 pays qui ont demandé l’extradition.

     

    AP Archive - UK: Jack Straw on Augusto Pinochet Decision

  • 16 janvier 2000

    Élection du socialiste Ricardo Lagos à la présidence chilienne. Il est le premier socialiste à accéder à la présidence de la République depuis Salvador Allende.

  • 2 mars 2000

    Sur décision de Jack Straw, Pinochet est libéré de son assignation à résidence et retourne ce jour même au Chili. 

  • 6 mars 2000

    Le juge chilien chargé d'instruire le dossier d'Augusto Pinochet, qui est l'objet de dizaines de plaintes dans son pays, dépose une demande de levée de l'immunité parlementaire du sénateur à vie.

  • 7 mars 2000

    Le Conseil de défense de l'État, organe suprême autonome chargé des intérêts judiciaires de l'État chilien, décide de se porter partie civile dans l'instruction du dossier Pinochet.

  • 25 mars 2000

    Le Parlement chilien adopte un amendement constitutionnel qui accorde l'immunité aux anciens présidents de la République

  • 8 août 2000

    Levée de l'immunité parlementaire d'Augusto Pinochet par la Cour suprême qui estime qu'il existe des « soupçons fondés » quant à la responsabilité directe du général Pinochet dans les crimes de la « caravane de la mort », une unité militaire qui avait multiplié les exécutions sommaires à travers le pays en octobre 1973, au lendemain du renversement du régime de Salvador Allende. 

    Consulter l'article "La "Caravane de la mort" rattrape Pinochet" publié par l'Humanité le 9 août 2000.

  • 1er décembre 2000

     Inculpation d'Augusto Pinochet par le juge Juan Guzman dans l'affaire de la "caravane de la mort".

     

    The Judge and the General (2007) - West Wind productions

  • 11 décembre 2000

    La cour d'appel de Santiago annule l'inculpation et l'assignation à résidence du général Pinochet pour vice de forme. La Cour suprême confirme, le 20, le jugement de la cour d'appel.

  • 26 décembre 2000

    La Cour suprême reporte l'interrogatoire auquel le juge Guzman souhaitait soumettre le général Pinochet et accorde un délai à celui-ci pour effectuer ses examens de santé.

  • 2 janvier 2001

    Première audition de Pinochet par le juge Guzman.

  • 4 janvier 2001

    Pinochet fait savoir qu'il refuse de se soumettre aux examens médicaux et à l'interrogatoire ordonnés par le juge Juan Guzman.

  • 5 janvier 2001

    La Cour suprême entérine la décision du juge Guzman.

  • 18 janvier 2001

    Le rapport des médecins qui ont examiné Pinochet, après que celui-ci ait finalement accepté de se soumettre aux examens médicaux, évoque un état de démence « modérée ».

  • 29 janvier 2001

    Le juge Guzman inculpe et assigne à résidence le général Pinochet pour les mêmes crimes que ceux qui ont été évoqués en décembre 2000.

  • 9 juillet 2001

    La cour d'appel de Santiago ordonne la suspension des poursuites judiciaires engagées à l'encontre d'Augusto Pinochet, estimant que son état de santé mentale l'empêche d'assurer correctement sa défense.

  • 16 décembre 2001

    Progrès de l'opposition de droite aux élections législatives. Pour la première fois depuis 12 ans de gouvernement, la Concertación de Partidos por la Democracia perd la majorité absolue. 

  • 1er juillet 2002

    La Cour suprême prononce un non-lieu pour le général Pinochet dans l’affaire de la « caravane de la mort » pour cause de démence sénile du prévenu, ce qui clôt définitivement la procédure engagée à l'encontre de Pinochet par la justice de son pays.

  • 9 juillet 2002

    Démission de Pinochet de son poste de sénateur à vie.

  • 24 août 2004

    Sentence dans le cas Enrique Lautaro Arancibia Clavel confirmant l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité.

    Lire la sentence dans son intégralité

  • 26 août 2004

    Levée de l'immunité d'Augusto Pinochet par la Cour suprême de justice. L'ancien dictateur est poursuivi pour sa responsabilité dans le plan Condor, opération conjointe des dictatures d'Amérique du Sud pour éliminer leurs opposants, et qui avait fait des milliers de victimes entre 1973 et 1983. Augusto Pinochet est également poursuivi pour corruption, enrichissement illicite et fraude fiscale.

  • 14 novembre 2004

    Sentence de la cour de cassation sur la non application de l’amnistie dans le cas des disparus. 

    Lire le texte intégral de la sentence de la cour de cassation

  • 28 novembre 2004

    Reconnaissance officielle par le président Lagos de la responsabilité de l’État chilien dans les violations des droits de l’homme durant la dictature militaire à la suite de la publication du rapport de la Commission nationale sur la prison politique et la torture (connu comme le Rapport Valech, du nom de l’évêque Sergio Valech qui a présidé la Commission).

    Lire le rapport (en espagnol)

  • 13 décembre 2004

    Le juge Juan Guzmán inculpe Pinochet et ordonne sa mise en résidence surveillée dans le cadre de l'instruction de l'affaire du plan « Condor ».

    Consulter l'article "La justice chilienne inculpe Pinochet pour le plan Condor" publié par Le Monde le lendemain de cette inculpation.

  • 16 août 2005

    Réforme constitutionnelle au Chili : le chef de l'État peut désormais limoger les commandants en chef des forces armées. Les huit sièges de sénateurs désignés ainsi que les sièges de sénateurs à vie, occupés par les anciens présidents, sont supprimés. Le mandat présidentiel est ramené de six à quatre ans et n'est plus renouvelable.

  • 15 janvier 2006

    Élection de la socialiste Michelle Bachelet, candidate de la Concertation démocratique, à la présidence. 

    Santiago, élection M. Bachelet, Chili, 2006

  • Septembre 2006

    Sentence de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) conceptualisant la répression au Chili en tant que crimes contre l’humanité.

    Lire la sentence de la CIDH

  • 10 décembre 2006

    Mort d’Augusto Pinochet. Les autorités annoncent leur refus de lui accorder des funérailles d'État et de décréter un deuil national. 

    féretro de Augusto Pinochet en el salón central de la Escuela Militar

    Présentation funéraire du corps d'Augusto Pinochet, le 11 décembre 2006

    Consulter l'article "L'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet est mort" publié par Le Monde le jour de ce décès. 

  • 24 juillet 2007

    Condamnation à 25 ans de prison du général chilien Manuel Contreras pour le meurtre de Lumi Videla Moya et la séquestration de son mari Sergio Pérez Molina en 1974.

  • Août 2007

    Condamnation à perpétuité de l’ex-chef de la CNI, le général Hugo Wenzel pour l'opération Albania.

    Plus de détails sur l'opération Albania (en espagnol).

  • Octobre 2007

    Arrestation de six membres de la famille d’Augusto Pinochet et de dix-sept de ses très proches collaborateurs, inculpés pour détournement de fonds publics commis entre 1980 et 2004.

  • 17 janvier 2010

    Retour de la droite au pouvoir avec l’élection à la présidence de l'homme d'affaires et ancien sénateur Sebastian Piñera, chef du parti Rénovation nationale (centre droit). 

    Célebration à l'occasion de la victoire de Piñera

    Célébration de la victoire de Sebastian Piñera ©Mario Rossi

  • 8 juillet 2010

    Sentence condamnant des agents de la D.I.N.A dans le cas de l’assassinat du général Carlos Prats à Buenos Aires.

    Lire le texte complet de la sentence

  • 13 juillet 2010

    Sentence dans le cas « Ricardo Lagos-Chillán » sur la prescription de l’action pénale et l’imprescriptibilité de l’action civile.

    Lire la sentence

  • 17 décembre 2010

    France : condamnation à Paris d'agents du régime d'Augusto Pinochet.

    Consulter le dossier de presse Le procès de la dictature de Pinochet réalisé par la FIDH

  • 17 décembre 2012

    Les associations des proches de détenus disparus et des victimes d’exécution politique (AFDD et AFEP) déposent plainte au pénal

    Lire la plainte

  • 15 décembre 2013

    Élection de Michelle Bachelet à la présidence.

    Foto oficial de la campaña de Michelle Bachelet para las primarias presidenciales de la Concertación de 2013.

    Affiche officielle de Michelle Bachelet lors des primaires pour les élections de 2013

  • 17 décembre 2017

     Élection de Sebastián Piñera (Chile Vamos - En avant le Chili, centre droit) à la présidence.