Filmer les procès en France. Lois et jurisprudences, repères chronologiques, (1955-2022)
par Hélène Bellanger et Virginie Sansico
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17 février 1955
Arrêt de la chambre criminelle de la cour de cassation : la diffusion hors les murs d’une partie des débats, par l’utilisation de haut-parleurs, n’est pas une cause de nullité de ceux-ci. Cette décision est la première en France concernant la place de l’audiovisuel dans les procès pénaux. La doctrine parle alors de « suprapublicité » des audiences.
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12 octobre 1972
Arrêt de la chambre criminelle de la cour de cassation : La diffusion sonore de l’audience dans d’autres locaux du palais de justice n’est pas constitutive de nullité. Cette décision vient appuyer celle de 1955.
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2 février 1981
Loi « Sécurité et liberté » : le président du tribunal pourra décider d’autoriser les prises de vues (photos et TV) avant l’ouverture des débats, le jour de la première audience du procès, et à condition que les parties et le ministère public en soient d’accord
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Février 1985
Création par Robert Badinter d’un groupe de travail pour étudier la faisabilité du projet de loi :
- Président : André Braunschweig, ancien président de la chambre criminelle de la Cour de Cassation
- Mireille Delmas-Marty, professeur de droit pénal
- Marcel Dorwling-Cartier, procureur général d’Amiens
- Paul Guimard, écrivain, membre de la Haute autorité de l’audiovisuel
- Henri Leclerq, avocat, ancien membre du Conseil de l’Ordre
- Jean-Marc Theolleyre, journaliste au Monde
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19 juin 1985
Rapport relatif à l’enregistrement audiovisuel ou sonore des audiences des juridictions et tendant à modifier l’article 773 du Code de procédure pénale, par Charles Jolibois n° 385, Sénat, 19 juin 1985.
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11 juillet 1985
Loi 85-699 du 11 juillet 1985 tendant à la constitution d’archives audiovisuelles de la Justice
Une commission consultative des archives audiovisuelles de la justice (CCAAJ) est par ailleurs créée, dont la mission est explicitée dans les articles 3, 4 et 5 de la loi
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15 janvier 1986
Décret n° 86-74 du 15 janvier 1986 pris pour l'application de la loi n° 85-699 du 11 juillet 1985 tendant à la constitution d'archives audiovisuelles de la justice
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25 mars 1987
Décret n° 87-197 du 25 mars 1987 modifiant le décret n° 86-74 du 15 janvier 1986 relatif à la composition de la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice
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8 avril 1987
Arrêté portant nomination à la commission consultative des archives audiovisuelles de la Justice
15 membres nommés pour trois ans :- Président : Fernand Joubrel, président de chambre honoraire à la Cour de cassation, ancien directeur des affaires civiles et du sceau à la Chancellerie ;
- Sur proposition de leurs universités : Pierre Sorlin, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris VIII et Michel Fleury, président de la quatrième section sciences historiques et philologiques de l'Ecole pratique des hautes études ;
- Sur proposition du Conseil d'Etat : Jacques Ribs, Marie-Eve Aubin, conseillers d'Etat ; Daniel Delevalle, président honoraire du tribunal administratif de Paris ; Marcelle Pipien, président honoraire de tribunal administratif ;
- Sur proposition de l'assemblée générale de la Cour de cassation : Raymond Lindon, premier avocat général honoraire ; Pierre Mongin, président de chambre honoraire ; Jacques Hennion, président de chambre honoraire de cour d'appel ; Xavier Versini, président de chambre à la cour d'appel de Paris ;
- Sur proposition du conseil de l'ordre des avocats à la cour de Paris : Bernard Baudelot, ancien bâtonnier ;
- Sur proposition de la Conférence des bâtonniers : Jacques Wiulque, ancien président de cette Conférence ;
- Sur proposition des organisations professionnelles de journalistes : Nicole du Roy, au titre de la presse écrite, et François Dupont-Foucart, au titre de la presse audiovisuelle.
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Du 11 mai au 3 juillet 1987
Procès de Klaus Barbie, accusé de crime contre l'humanité, devant la cour d’assises du Rhône à Lyon. Premier procès filmé intégralement sur la base de la loi de 1985
Le procès filmé de Klaus Barbie | Archive INA
Témoignage de Pierre TRUCHE, avocat général, interview de l'AFHJ sur Criminocorpus.
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19 janvier 1989
Arrêté relatif à la conservation, au classement, à l’inventaire et à la consultation des archives audiovisuelles de la Justice
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26 avril 1989
Arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation du 26 avril 1989
« Est régulière l'ordonnance d'un premier président d'une cour d'appel statuant, en application de l'article 2 de la loi du 11 juillet 1985, sur une demande d'enregistrement audiovisuel ou sonore d'une audience devant une juridiction judiciaire, lorsque cette décision mentionne qu'elle a été rendue après avis du président de la Commission consultative des archives audiovisuelles de la justice »
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13 juillet 1990
Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe
« La reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement des audiences d'un procès pour crime contre l'humanité peut être autorisée dès que ce procès a pris fin par une décision devenue définitive » (code du patrimoine, art. L. 222-1).
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4 janvier 1991
Arrêté portant renouvellement du mandat du président de la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice
« Par arrêté du garde des sceaux, ministre de la justice, en date du 4 janvier 1991, le mandat de M. Joubrel (Fernand), président de chambre honoraire à la Cour de cassation, est renouvelé pour une durée de trois ans à compter de la date du présent arrêté, en qualité de président de la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice »
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12 juin 1991
Diffusion sur La Cinq du premier volet de la série documentaire de Daniel Karlin Justice en France. Voyage au cœur de la justice française, un film en 9 parties de 90 minutes pour le tournage duquel le garde des Sceaux Pierre Arpaillange a donné l’ensemble des autorisations.
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8 janvier 1992
Arrêt de la chambre criminelle de Cour de Cassation du 8 janvier 1992
« Le contentieux de l'enregistrement d'une audience, réglementé par les articles 1 à 7 du décret du 15 janvier 1986, est sans incidence sur la validité de la procédure suivie devant la juridiction répressive ». -
Du 22 juin au 23 octobre 1992
Procès dit « du sang contaminé » : procès des docteurs Garretta, Allain, Netter et Roux, accusés de tromperie et non-assistance à personne en danger, dans l’affaire des produits sanguins administrés en 1985 à des personnes atteintes d’hémophilie, leur transmettant le virus du sida, devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris.
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19 mars 1993
Arrêté du 19 mars 1993 portant nomination à la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice : André Braunschweig, président de chambre honoraire à la Cour de cassation, est nommé président de la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice, en remplacement de Fernand Joubrel.
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du 5 mai au 13 juillet 1993
Procès dit « du sang contaminé » : second procès des docteurs Garreta, Allain, Netter et Roux devant la 13e chambre de la cour d’appel de Paris.
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8 septembre 1993
La Marche du siècle (Jean-Marie Cavada) : 1er montage d’extraits des témoignages du procès Barbie (émission réalisée au centre d’histoire de la déportation de Lyon)
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17 janvier 1994
Arrêté portant nomination à la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice
Le mandat d’André Braunschweig, président de chambre honoraire à la Cour de cassation, est renouvelé pour une durée de trois ans, à compter de la date du présent arrêté, en qualité de président de la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice. -
16 mars 1994
Arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation rejetant le recours en annulation formé par Paul Touvier contre l'ordonnance du premier président de la cour d'appel de Versailles, du 7 février 1994, autorisant l'enregistrement audiovisuel des audiences de son procès pour complicité de crime contre l'humanité qui s'ouvrira le 17 mars 1994 devant la cour d'assises des Yvelines.
« Attendu que l'atteinte aux droits de la personnalité alléguée par Paul Touvier, pouvant résulter de la reproduction ou de la diffusion de l'enregistrement des audiences, est justifiée par la loi du 11 juillet 1985 tendant à la constitution d'archives audiovisuelles de la Justice, sur le fondement de laquelle la décision critiquée a été prise »Commentaire de Jean Hauser, Professeur à la faculté de droit de Bordeaux (Revue trimestrielle de droit civil, 1994, p.832) :
« Il est habituel quand on présente le droit au respect de la vie privée de mentionner les limites résultant des besoins de l'information et du consentement de la personne, on pourrait songer à y ajouter le droit à la publicité des débats judiciaires et le droit à l'histoire. » (« la publicité, concept spatial, acquérant une dimension temporelle, voire historique » note M.-L. Cadiet, Droit judiciaire privé, n° 981, note 237).
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du 17 mars au 20 avril 1994
Procès de Paul Touvier, accusé de crime contre l’humanité consistant en homicides volontaires avec préméditation commis les 28 et 29 juin 1944, devant la cour d’assises des Yvelines
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab94034831/proces-touvier
Enregistrements audiovisuels des audiences (108h),
+ Transcriptions
+ Notices descriptives élaborées par l’INA (73 pages)
+ copies partielles du dossier d’instructionTémoignage de Claude GRELLIER, juge d'instruction, interview de l'AFHJ sur Criminocorpus, 00'27'22/
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24 novembre 1995
Arrêté portant nomination à la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice d'Henri Boulard, premier président près la cour d'appel de Versailles (Président du Procès Touvier), nommé président de la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice en remplacement d’André Braunschweig
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6 mai 1995
Arrêté portant nomination à la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice
Sont nommés, pour trois ans :
- Sur proposition du Conseil national des universités et de l'École pratique des hautes études : Hélène Puiseux, enseignant à l'École pratique des hautes études ; Michel Terrasse, président de la IVe section (sciences historiques et philologiques) de l'École pratique des hautes études.
- Sur proposition de l'assemblée générale du Conseil d'État : Yves Robineau, conseiller d'Etat ; Marc Sanson, maître des requêtes au Conseil d'Etat ; Séraphine Malgorn, président hors classe du tribunal administratif de Poitiers ; Pierre Daumas, ancien président du tribunal administratif de Paris.
- Sur proposition de l'assemblée générale de la Cour de cassation : Paul Malibert, conseiller honoraire de la Cour de cassation ; Jean Dardel, conseiller honoraire de la Cour de cassation ; Gérard Combès, premier président de la cour d'appel de Douai ; Pierre Garbit, président du tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand.
- Sur proposition du conseil de l'ordre des avocats au barreau de Paris : Henri Ader, bâtonnier.
- Sur proposition de la conférence des bâtonniers : Gérard Cahn, ancien bâtonnier du barreau de Colmar, vice-président du bureau de la conférence des bâtonniers.
- Sur proposition des organisations professionnelles de journalistes les plus représentatives : Martine Lochouarn, journaliste de la presse écrite ; Marie Pottier, journaliste de la presse audiovisuelle.
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Du 8 octobre 1997 au 2 avril 1998
Procès de Maurice Papon, accusé de crime contre l’humanité, devant la cour d’assises de la Gironde
Enregistrements audiovisuels des audiences (380 h) + Notices descriptives INA, (96 pages)
Témoignage d'Irène CARBONNIER, assesseur, interview AFHJ sur Criminocorpus, 00'13'25 / https://criminocorpus.org/fr/bibliotheque/video/3078/
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20 août 1998
Première introduction de la visioconférence en droit français, pour faciliter le fonctionnement de la justice pénale à Saint-Pierre-et-Miquelon :
Ordonnance du 20 août 1998 prévoyant qu’en cas d’empêchement, le magistrat de la juridiction locale était remplacé par un magistrat du même tribunal ou, à défaut ou en cas d’impossibilité, par un magistrat de la métropole. Le code de l’organisation judiciaire est alors modifié : si le remplacement n’était matériellement pas possible, « soit dans les délais prescrits par la loi, soit dans les délais exigés par la nature de l’affaire » (notamment en cas d’urgence), l’audience peut être « présidée par ledit magistrat, depuis un autre point du territoire de la République, ce dernier se trouvant relié, en direct, à la salle d’audience, par un moyen de communication audiovisuel ». -
Du 30 octobre au 3 décembre 2000
Première diffusion d’extraits du procès Barbie sur la chaîne Histoire (37 émissions de 2 heures), après autorisation du 1er vice-président du TGI de Paris « vu l'intérêt de ce projet de diffusion à vocation historique et pédagogique ». La chaîne obtient également l’autorisation de mettre en ligne sur son site web de larges extraits des enregistrements audiovisuels du procès.
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Du 21 janvier au 13 février 2002
Diffusion d’extraits du procès Touvier sur la chaîne Histoire (24 émissions de 2 heures)
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29 juillet 2002
Décision du Conseil d’État n° 240050 rejetant une demande d’enregistrement audiovisuel d’un procès
L’enregistrement audiovisuel ou sonore est possible lorsqu’il présente « un intérêt pour la constitution d’archives historiques de la justice ». Si cette condition n’est pas remplie, le président rejetant la requête est tenu de ne recueillir ni les observations des parties, ni celles du ministère public ou encore de la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice. -
20 décembre 2002
Ordonnance du TGI de Paris interdisant à la chaîne Histoire de diffuser les quatre-vingt heures d'émissions programmées en janvier et février 2003 sur le procès de Maurice Papon, le jugement étant encore non définitif.
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22 janvier 2003
Cour d’appel de Paris, 14e chambre, section A, 22 janvier 2003, SA Histoire c/ Fédération nationale des déportés et internes résistants et patriotes, Conditions de diffusion d’un procès pour crime contre l’humanité
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3 février 2004
Arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation du 3 février 2004
Le huis clos ordonné par la cour d’appel rend sans objet le recours forgé contre une ordonnance du premier président ayant rejeté la demande d’enregistrement d’un procès pénal de droit commun au titre de la loi du 11 juillet 1985. -
20 février 2004
Ordonnance 20 février 2004 relative à la partie législative du code du patrimoine, ratifiée par la loi du 9 décembre 2004 de simplification du droit, rendant obligatoire la saisine de la commission consultative des archives audiovisuelles de la justice.
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24 février 2004
Ordonnance 2004-178 du 24 février 2004 relative à la partie législative du code du patrimoine :
« Pendant les vingt ans qui suivent la clôture du procès, la consultation intégrale ou partielle de l'enregistrement audiovisuel ou sonore, à des fins historiques ou scientifiques, peut être autorisée par l'autorité administrative.
À l'expiration de ce délai, la consultation est libre. La reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement audiovisuel ou sonore est subordonnée à une autorisation accordée, après que toute personne justifiant d'un intérêt pour agir a été mise en mesure de faire valoir ses droits, par le président du tribunal de grande instance de Paris ou par le juge qu'il délègue à cet effet. Toutefois, la reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement des audiences d'un procès pour crime contre l'humanité peut être autorisée dès que ce procès a pris fin par une décision devenue définitive. » -
2 juin 2004
Sortie en salles du film de Raymond Depardon, 10e chambre, instants d’audience.
Filmé entre mai et juillet 2003 à la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris. présidée par Michèle Bernard-Requin, ancienne substitut du procureur qui apparaissait dans le précédent film de Depardon, Délits flagrants (tourné dans les bureaux de la 8e section du Palais de justice de Paris).
Pour ce tournage, Depardon a obtenu l’autorisation exceptionnelle de cette juge et de Jean-Marie Coulon, premier président de la cour d’appel de Paris.
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11 juin 2004
Décision de l’Assemblée plénière de la Cour de Cassation du 11 juin 2004 concernant l’affaire Papon : le président de la cour d’assises peut, sur le fondement de son pouvoir discrétionnaire, ordonner la communication puis la diffusion de l’enregistrement audiovisuel de témoignages recueillis au cours d’un procès criminel (en l’espèce des témoignages enregistrés lors du procès Barbie).
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18 octobre 2004
Ordonnance de référé du tribunal de grande instance de Paris, saisi par Maurice Papon, qui enjoint la société Histoire de rétablir l’équilibre entre les points de vue.
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3 décembre 2004
Confirmation en appel de la décision du tribunal de grande instance de Paris qui avait autorisé la chaîne câblée Histoire à diffuser le procès de Maurice Papon
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22 février 2005
Remise du rapport de la Commission sur l’enregistrement et la diffusion des débats judiciaires, par Élisabeth Linden, Première Présidente de la Cour d’appel d’Angers.
Parmi les 19 membres de la commission Linden : 2 parlementaires, 3 magistrats, 2 avocats, 5 journalistes (Jean-Pierre Berthet, Pierre Rance, Dominique Verdeilhan, Daniel Schneidermann et Jean-Louis Prévost), deux diffuseurs (Histoire, Canal +), un producteur et un membre du CSA. Sont notamment auditionnés Antoine Garapon et Denis Salas. -
2 février au 13 mars 2005
Diffusion d’extraits du procès Papon sur la chaîne Histoire (40 émissions de 2 heures)
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17 mars 2005
Arrêt de la chambre civile de la cour de cassation sur l’usage de l’enregistrement audiovisuel d’un témoignage lors d’un procès filmé comme preuve dans un procès en diffamation.
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12 mars au 21 mai 2007
Procès Badinter-Faurisson devant la 17ème chambre correctionnelle du TGI de Paris
Robert Faurisson attaque en diffamation Robert Badinter, qui l'avait traité de "faussaire de l'histoire" lors d'une émission sur Arte. -
15 juillet 2008
Loi n°2008-696 du 15 juillet 2008 relative aux archives, dont l’article 18 modifie l’article L. 222-1 du code du patrimoine :
« L'enregistrement audiovisuel ou sonore est communicable à des fins historiques ou scientifiques dès que l'instance a pris fin par une décision devenue définitive.
La reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement audiovisuel ou sonore est subordonnée à une autorisation accordée, après que toute personne justifiant d'un intérêt pour agir a été mise en mesure de faire valoir ses droits, par le président du tribunal de grande instance de Paris ou par le juge qu'il délègue à cet effet. Toutefois, la reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement des audiences d'un procès pour crime contre l'humanité peut être autorisée dès que ce procès a pris fin par une décision devenue définitive. »
Consulter la loi et l'article du Code du Patrimoine
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17 février 2009
Arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation n°09-80558, recours statuant en annulation formé par la société Grande Paroisse, (AZF) contre l’ordonnance du premier président de la cour d’appel de Toulouse du 15 janvier 2009 autorisant l’enregistrement audiovisuel des audiences dans le cadre du procès de l’explosion de l’usine AZF.
La décision de procéder à un enregistrement de l’audience n’a pas à être soumis à un débat contradictoire. « La décision de l'autorité compétente pour décider l'enregistrement audiovisuel ou sonore d'une audience en application des articles L. 221-1 et suivants du Code du patrimoine ne revêt pas le caractère d'un acte juridictionnel devant être soumis au débat contradictoire ». Il suffit qu'aient été recueillies les observations des personnes énumérées à l'article L. 221-3 dudit code.
« L'atteinte aux droits à la présomption d'innocence et à l'oubli pouvant résulter de l'enregistrement des débats et de leur conservation dans les archives nationales est justifiée par la loi sur le fondement de laquelle la décision critiquée a été prise »
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23 février au 30 juin 2009
Procès dit AZF
Procès de M. Serge Biechlin et de la SA Grande Paroisse devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Jugement rendu le 19 novembre 2009.
Enregistrement audiovisuel des 68 journées d’audiences (400h)
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8 juin 2010
Arrêt de la chambre criminelle de la cour de cassation sur le délit de captation audiovisuelle d’un verdict.
La captation audiovisuelle, par un journaliste, du prononcé du verdict du procès d’Yvan Colonna en 2007 devant la cour d’assises spéciale de Paris, sur l’écran de retransmission hors de la salle d’audience, est constitutif d’un délit.
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14 octobre 2010
Diffusion sur France 2 du documentaire Cinq Jours pour juger : le procès d'un pédophile, réalisé par la journaliste Corinne Péhau, de France 3 Nord-Pas-de-Calais, lors du procès de Francis Evrard, multirécidiviste jugé pour enlèvement, séquestration et viol sur mineur en 2009, devant la cour d’assises de Douai. La réalisatrice a sollicité l’accord de toutes les parties, avant d’obtenir celui de la chancellerie, qui lui a permis de filmer l’intégralité des débats.
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Août 2011
Édition par Arte vidéo d’un coffret d’extraits du procès Barbie (Le Procès Barbie-Lyon-11 mai/4 juillet 1987, Arte vidéo, direction éditoriale Dominique Missika, réalisation Philippe Truffaut).
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23 mai 2013
Décret n°2013-420 portant suppression de commissions administratives [dont la commission consultative des archives audiovisuelles de la Justice, ch.III, art.7].
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4 février au 14 mars 2014
Procès Pascal Simbikangwa dit Senyamuhara Safari, accusé de complicité de génocide et de crime contre l’humanité au Rwanda devant la cour d'assises de Paris
L'accusé Pascal Simbikangwa,à la cour d'Assises de Paris, mardi 4 février. (BENOIT PEYRUCQ/AFP)
Enregistrement audiovisuel des audiences (185h30)
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10 mai au 1er juillet 2016
Procès Octavien Ngenzi et Tito Barahira, accusés de crimes contre l’humanité et de crime de génocide au Rwanda devant la cour d’assises de Paris.
Enregistrement audiovisuel des audiences (250h)
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24 octobre au 9 décembre 2016
Procès en appel de Pascal Simbikwanga devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis (Bobigny).
Enregistrement audiovisuel des audiences (167h27)
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29 septembre 2017
Arrêt de la chambre criminelle de la cour de cassation rejetant le recours en annulation de la décision du Premier président de la cour d’appel de Paris, qui, par ordonnance, a refusé de faire droit à la demande d’enregistrement audiovisuel et sonore des audiences du procès d’Abdelkader Merah et de Fettah Malki.
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24 janvier au 25 mai 2018
Procès en appel AZF devant la cour d’appel de Paris.
Enregistrement audiovisuel des audiences (293h)
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5 mai au 5 juillet 2018
Procès en appel Octavien Ngenzi et Tito Barahira devant la cour d’appel de Paris.
Enregistrement audiovisuel des audiences (251h22)
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23 mars 2019
Loi n° 2019-222 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice
« L'enregistrement audiovisuel ou sonore est communicable à des fins historiques ou scientifiques dès que l'instance a pris fin par une décision devenue définitive.
La reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement audiovisuel ou sonore est subordonnée à une autorisation accordée, après que toute personne justifiant d'un intérêt pour agir a été mise en mesure de faire valoir ses droits, par le président du tribunal de grande instance de Paris ou par le juge qu'il délègue à cet effet. Toutefois, la reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement des audiences d'un procès pour crime contre l'humanité ou pour actes de terrorisme peut être autorisée dès que ce procès a pris fin par une décision devenue définitive. (…) Conformément à l’article 1er du décret n° 2019-628 du 24 juin 2019, ces dispositions entrent en vigueur le 1er juillet 2019. »
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18 septembre 2019
Ordonnance n°2019-964 prise en application de la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice - art. 35 (V)
« L'enregistrement audiovisuel ou sonore est communicable à des fins historiques ou scientifiques dès que l'instance a pris fin par une décision devenue définitive.
La reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement audiovisuel ou sonore est subordonnée à une autorisation accordée, après que toute personne justifiant d'un intérêt pour agir a été mise en mesure de faire valoir ses droits, par le président du tribunal judiciaire de Paris ou par le juge qu'il délègue à cet effet. Toutefois, la reproduction ou la diffusion, intégrale ou partielle, de l'enregistrement des audiences d'un procès pour crime contre l'humanité ou pour actes de terrorisme peut être autorisée dès que ce procès a pris fin par une décision devenue définitive. »
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6 décembre 2019
Conseil constitutionnel, décision n° 2019-817 relative à la question prioritaire de constitutionnalité du 6 décembre 2019 posée pour Mme Claire L. (Interdiction générale de procéder à la captation ou à l’enregistrement des audiences des juridictions administratives ou judiciaires)
Le Conseil relève que, « en instaurant cette interdiction, le législateur a, d’une part, entendu garantir la sérénité des débats », et ainsi « poursuivi l’objectif de valeur constitutionnelle de bonne administration de la justice », et, d’autre part, « entendu prévenir les atteintes que la diffusion des images ou des enregistrements issus des audiences pourrait porter au droit au respect de la vie privée des parties au procès et des personnes participant aux débats, à la sécurité des acteurs judiciaires et, en matière pénale, à la présomption d’innocence ». Il ajoute que, « s’il est possible d’utiliser des dispositifs de captation et d’enregistrement qui ne perturbent pas en eux-mêmes le déroulement des débats, l’interdiction de les employer au cours des audiences permet de prévenir la diffusion des images ou des enregistrements, susceptible quant à elle de perturber ces débats », et que « l’évolution des moyens de communication est susceptible de conférer à cette diffusion un retentissement important qui amplifie le risque ». Il estimait encore que cette interdiction « ne prive pas le public qui assiste aux audiences, en particulier les journalistes, de la possibilité de rendre compte des débats par tout autre moyen, y compris pendant leur déroulement ». Il en conclut que « l’atteinte à l’exercice de la liberté d’expression et de communication (…) est nécessaire, adaptée et proportionnée ». En conséquence, la disposition contestée a été déclarée conforme à la Constitution (décision n° 2019-817 QPC, 6 décembre 2019 ; Derieux, E., « Le Conseil constitutionnel veille à la sérénité des débats judiciaires », Actu-Juridique.fr, 13 déc. 2019).
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24 mars 2020
Arrêt n° 19-81.769 de la chambre criminelle de la Cour de cassation concernant deux photographies prises lors du procès d’Abdelkader Merah et Fettah Malki en octobre et novembre 2017 et publiées par Paris-Match
« Si toute personne a droit à la liberté d'expression et si le public a un intérêt légitime à recevoir des informations relatives, notamment, aux procédures en matière pénale ainsi qu'au fonctionnement de la justice, l'interdiction de tout enregistrement, fixation ou transmission de la parole ou de l'image après l'ouverture de l'audience des juridictions administratives ou judiciaires, et de leur cession ou de leur publication, prévue par l'article 38 ter de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, constitue une mesure nécessaire, dans une société démocratique, à garantir la sérénité et la sincérité des débats judiciaires, qui conditionnent la manifestation de la vérité et contribuent ainsi à l'autorité et à l'impartialité du pouvoir judiciaire »
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30 juin 2020
Ordonnance du premier président de la cour d’appel de Paris autorisant l’enregistrement du procès des attentats de janvier 2015.
Il est indiqué que « le retentissement et l’émotion qu’ils ont engendrés » ont « largement dépassé les frontières » et « profondément marqué l’histoire du terrorisme national et international ».
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2 septembre au 16 décembre 2020
Procès des attentats de janvier 2015 devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, exceptionnellement délocalisée au tribunal de Paris.
Extrait du journal de TV5 Monde : "Janvier 2015" : dessiner et raconter un procès historique
Enregistrement audiovisuel des audiences
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18 juin 2021
Ordonnance autorisant le filmage du procès des attentats du 13 novembre 2015
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22 novembre au 16 décembre 2021
Procès de Claude Muhayimana devant la cour d’assises de Paris.
Dessin d’audience du premier jour du procès de Claude Muhayimana devant la cour d’assises de Paris, le 22 novembre 2021. Le Franco-Rwandais est accusé d’avoir conduit des miliciens sur le lieu de massacres lors du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. BENOIT PEYRUCQ / AFP
Enregistrement audiovisuel des audiences
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8 septembre 2021 au 29 juin 2022
Procès des attentats du 13 novembre 2015 devant la cour d’assises spécialement composée de Paris.
Photo de la cour d'assises prise par Hélène Bellanger
Enregistrement audiovisuel des audiences
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20 avril 2022
Ordonnance autorisant le filmage du procès de l’attentat de Nice
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12 juillet 2022
Ordonnance autorisant le filmage du procès en appel des attentats de janvier 2015
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5 septembre au 14 décembre 2022
Procès de l’attentat de Nice du 14 juillet 2016 devant la cour d’assises spécialement composée de Paris.
Au deuxième jour d'audience du procès de l'attentat de Nice, les sept accusés présents ont pu s'exprimer devant la cour d'assises spéciale de Paris. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)
Enregistrement audiovisuel des audiences en cours
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12 septembre au 21 octobre 2022
Procès en appel d’Ali Riza Polat et Amar Ramdani devant la cour d’assises spécialement composée de Paris.
Enregistrement audiovisuel des audiences en cours