Un Consejo Nacional de Huelga (CNH – Conseil National de la Grève) est créé par les représentants des Comités de Lutte de l’IPN, de l’UNAM, de l’Ecole Nationale d’Agriculture, de l’Ecole Nationale des Enseignants, des Écoles Normales Supérieures et des établissements secondaires. Le CNH présente au gouvernement une pétition en six points reprenant en grande partie ceux évoqués précédemment.
Professeurs, intellectuels, artistes et parents d’élèves soutiennent le CNH et s’organisent en coalitions. Le 15 août, le Conseil universitaire défend les demandes estudiantines. D’autres universités de Mexico et de province se mettent également en grève. Le mouvement s’étend à l’ensemble du pays et à d’autres corporations.
Bien que les revendications portent essentiellement sur la défense de l’autonomie universitaire, le CNH ambitionne de rallier la population à leur cause. Pour ce faire, des « brigades politiques » sont formées et arpentent les rues de Mexico afin d’obtenir le soutien moral et économique de la société civile. Lors de la marche du 13 août les étudiants appellent le secteur public, les ouvriers et les paysans à les rejoindre pour exiger la libération des prisonniers politiques, le respect des libertés publiques et de la Constitution. Défiant le gouvernement, ils se concentrent sur le Zócalo habituellement réservé aux manifestations du PRI.
Le CNH décide de poursuivre ses actions jusqu’à la satisfaction de ses demandes. Cependant, le gouvernement reste intransigeant malgré les premiers échanges avec le Secretario de Gobernación (équivalent du Ministre de l’Intérieur), Luis Echeverría Álvarez, entre les 22 et 26 août. La pression s’accentue lors de la mobilisation du 27 août où défilent avec les étudiants, les cheminots et les mères d’élèves blessés par les forces de l’ordre. Arrivés sur le Zócalo, ils font sonner les cloches de la cathédrale et hissent à la place du drapeau national un drapeau rouge et noir symbole de la grève (ces faits sont également imputés à des agents du Ministère de l’Intérieur qui se seraient infiltrés dans les rangs étudiants pour provoquer les pouvoirs publics). Une partie des manifestants décide d’occuper la place jusqu’au 1er septembre, jour de remise du rapport annuel présidentiel. Face à ces agissements, un important dispositif militaire soutenu par des blindés est déployé et démantèle le campement.