Disponible sur : <http://archive.org/details/scpo_colo0010> (Consulté le 31-08-2017).
Disponible sur : <http://archive.org/details/scpo_colo0010> (Consulté le 31-08-2017).
Aussi appelé “Centre d’études des problèmes africains” ou encore “Centre d’initiation aux problèmes africains”, le Centre d’Etudes Africaines (CEA) est créé en 1951 par l’Institut d’études politiques à la demande du Ministère des Affaires étrangères. Il est destiné avant tout aux universitaires, étudiants et professionnels américains afin de promouvoir la politique coloniale française.
A l’initiative du Ministère des Affaires étrangères, et avec l’accord de Jacques Chapsal, directeur de l’IEP, l’Institut d’Études Politiques de Paris décide en 1951 la mise en place d’un centre d’études afin de “donner un enseignement colonial général” à des étudiants et professeurs américains ainsi qu’à des fonctionnaires du State Department. Ce programme vise à “dissiper les préjugés d’une partie de l’opinion américaine contre l’administration de la France” [et à] “donner à des spécialistes américains appelés à travailler en Afrique une connaissance utile de ses problèmes” (voir : Lettre du Ministère des Affaires étrangères à Monsieur l’Ambassadeur de France à Washington. 16 avril 1951. Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine 2SP10 1.3). Il a donc pour objectif de promouvoir une certaine vision de la politique coloniale française et de retourner l’opinion parfois défavorable des Américains vis-à-vis de cette dernière, notamment dans le contexte des pressions américaines sur un désengagement français au Maroc et dans d’autres colonies et protectorats de la France sur le continent africain.
Sous la présidence d’André Siegfried, un comité de coordination composé, outre de membres de l’IEP, de représentants du Ministère des Affaires étrangères, de la Sorbonne, du Centre des Hautes Etudes Musulmanes, de l’Ecole de la France d’Outre-Mer est créé afin d’organiser le Centre d’études africaines, d’abord appelé "Centre d’études des problèmes africains", et d’en établir les programmes d’enseignement (voir : Projet de communiqué envoyé par Henri Bonnet, Ambassadeur de France aux Etats-Unis, à Robert Schuman, Ministre des Affaires étrangères. 24 août 1951. Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine 2SP10 1.3).
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Le CEA est financé par le département Afrique Levant du Quai d’Orsay, et le Ministère des Affaires Marocaines et Tunisiennes. Il compte également sur la participation de l’Ambassade de France aux États-Unis qui s’occupe du recrutement des participants, à qui des bourses d’études sont proposées.
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Les cours sont donnés par des professeurs venant de différentes institutions telles que l’Ecole Nationale de la France d’Outre-Mer, le Centre de Hautes Études Musulmanes ou encore la Sorbonne. Certains sont des professeurs reconnus dans le domaine des sciences africaines et coloniales : Charles-André Julien (cours sur l’histoire de l’expansion occidentale en Afrique), Hubert Deschamps, Robert de Montagne (Sociologie africaine). D’autres sont des professionnels ayant travaillé dans l’administration coloniale. Ainsi l’inspecteur général Georges Gayet assure, entre autres, des séances d’études intitulées “Les plans de développement économique et social en Afrique occidentale française” (voir : Centre d'études africaines . IIIe séance de travail. 10 novembre 1953. Les plans de développement économique et social en A.O.F, par l’Inspecteur général Gayet. Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine 2SP10 1.3), “Aperçu sur l’Islam en Méditerranée”, ou encore “Les étapes du protectorat marocain”, tandis que le colonel Rondot intervient sur “Les Caractéristiques de l’évolution islamique en Algérie” ou sur “Les réformes tunisiennes” (voir: Centre d'études africaines. Programme des séances d'études 1954-1955. Sciences Po, Archives d’histoire contemporaine 2SP10 1.3).
Un certificat d’études africaines peut être délivré aux étudiants étrangers inscrits comme auditeurs du CEA (voir : Institut d’études politiques. Organisation et programme des cours 1954-1955. Paris: Libr. des sciences politiques Vuibert, 1946-1988. p. 46.).
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Pendant la dernière année du programme (1954-1955), celui-ci accueille également des étudiants provenant principalement d’Afrique occidentale et équatoriale française, ainsi que des fonctionnaires français travaillant dans les colonies.
Le certificat d’études africaines disparaît de la brochure présentant l’organisation et le contenu de l’enseignement délivré à Sciences Po en 1959.
Références bibliographiques