L’euro, le débat : échec et mat

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avril 2019

On retiendra du débat télévisé de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 2017 qu’il aura été « le pire débat télévisé de l’histoire de la Ve République »1. Et pour cause : les 2h30 de l’émission se sont transformées en altercation où l’on a vu la débâcle de Marine Le Pen face à son adversaire Emmanuel Macron. Si un certain nombre de facteurs ont conduit à l’échec de la présidente du FN, on retiendra simplement ici le malaise créé autour de la question de l’euro. Erreurs, approximations, doutes, Marine Le Pen a perdu toute sa crédibilité sur ce point clef de son programme. Sortir de l’euro, vraiment ? À l’approche des élections européennes, il est intéressant de constater que, deux ans auparavant, c’est sur un sujet européen que l’extrême droite française a en partie construit sa défaite. 

Par Lorraine Desforges

Le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française est le dernier moment fort de la campagne. Pour la première fois de l’histoire de la Ve République, deux candidats qui ne sont pas issus des partis traditionnels se sont opposés le mercredi 3 mai 2017, dans une ultime tentative de convaincre les français qu’ils sont le président qu’il leur faut. 

Cette tradition issue du premier débat télévisé entre Valérie Giscard d’Estaing et François Mitterrand lors des élections présidentielles de 1974 n’est pas réputée pour avoir un impact particulier sur l’élection. Dans un interview, Gérard Colé, l’ex-conseiller en communication de François Mitterrand explique : 

« Ces débats d’entre-deux-tours n’ont jamais eu d’impact sur le résultat de l’élection présidentielle. Ils n’ont que très peu d’importance, cela n’est que du théâtre. Il faut bien comprendre que lors de ces débats, qui interviennent quelques jours avant le vote, l’élection est déjà jouée. »2 

Toutefois, ce débat télévisé à la veille du second tour de l’élection présidentielle française de 2017 a donné le la de ce qui allait se passer dans les urnes le dimanche suivant. Si Emmanuel Macron possédait un avantage face à la candidate d’extrême droite, celui-ci n’était pas aussi important qu’en 2002 entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen3. Marine Le Pen était attendue au tournant. Ce débat était l’occasion pour elle d’aller chercher les électeurs hésitants, mais elle s’est tiré une balle dans le pied. Imprécisions, confusions, erreurs… le débat n’a pas été à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre d’un tel exercice4

C’est surtout la question de l’euro qui retiendra notre attention. Alors qu’il y avait une vraie discussion à avoir, celle-ci n’a pas eu lieu. En outre, les critiques à l’égard de l’euro font partie de la doctrine du Front national (FN) depuis le milieu des années 1990, et la « sortie » de l’euro était régulièrement demandée et faisait partie de l’agenda officiel du parti. Les dirigeants du FN se sont efforcés de définir le parti comme la « véritable voix » de l’opposition à l’Union européenne (UE) comme stratégie de démarcation face aux partis traditionnels plus largement en faveur de l’intégration européenne5

La Bataille de l’euro : à vos armes !

D’un côté, la question européenne, et notamment celle de la monnaie unique, expression de la « perte de souveraineté » pour les Lepénistes, est la manifestation clef de l’orientation anti-européenne du parti6. La sortie de l’euro est le leitmotiv sur lequel le Front national a rassemblé son électorat. De l’autre côté, le projet d’intégration européenne, la volonté d’aller plus loin dans une Union plus soudée, de construire une Europe forte — un discours à l’opposé de celui de Marine Le Pen — était avancé par Emmanuel Macron. 

Nous sommes donc face à deux candidats que tout oppose radicalement sur la question de l’euro. Chacun y a des intérêts propres à défendre, il ne s’agit pas de se rater. 

Lors de la campagne, Marine Le Pen a fait savoir qu’elle souhaitait rétablir une monnaie nationale qui serait adaptée à notre économie et qui serait un levier de notre compétitivité. Emmanuel Macron, quant à lui, a proposé de créer un budget de la zone euro accompagné d’un ministre de l’Économie et des Finances de la zone euro qui aurait la responsabilité de ce budget7. Désintégration vs intégration, deux visions diamétralement opposées étaient à prévoir lors du débat et cela n’a pas manqué. 

Si l’on regarde le débat8, voilà ce que Marine Le Pen a dit sur la question de l’euro : 

  • Elle présente l’euro comme une « soumission au fédéralisme européen dans son extrémisme ».
  • Pour Marine Le Pen, « l’euro c’est la monnaie des banquiers, ce n’est pas la monnaie du peuple, c’est pourquoi il faut que l’on arrive à s’arracher à cette monnaie ». 
  • Elle clame qu’il faut « retrouver notre monnaie nationale », toutefois elle ne propose ni de sortir de l’euro ni de revenir au franc. Elle souhaite qu’on « se libère de l’euro » et qu’on « le transforme en monnaie commune ». Elle présente l’euro comme un « panier de monnaie », en précisant que cela existait déjà avant l’euro tel que nous le connaissons aujourd’hui. Ici, elle faisait référence à l’ECU (de l’anglais European Currency Unit), c’est-à-dire une unité monétaire européenne. 

Face à toutes ces déclarations, Emmanuel Macron est resté stoïque et perplexe. Le dialogue s’est fait à travers une série de questions que le créateur d’En Marche ! posait à la présidente du FN : 

  • « On sort ou pas de l’euro ? On revient au franc ou pas ? »
  • « On payera avec de l’euro ou pas ? »
  • « Donc il y aura deux monnaies ? » 
  • « À quoi servira l’euro alors ? » 
  • « Donc les grandes entreprises payeront en euro, en ECU ? » 
  • « Notre dette, elle sera payée en euro ou en franc ? C’est cela la question ! »

Il y a là dans cette série de questions posées par Emmanuel Macron à la fois une volonté de pousser Marine Le Pen dans ses retranchements, mais c’est aussi un moyen d’éclairer ce qu’a voulu dire la candidate d’extrême droite. En effet, il semble à l’écran que Marine Le Pen ne maitrise pas le sujet sur lequel elle est en train d’argumenter. On ne comprend pas l’alternative à l’euro qu’elle tente de proposer9. Sortir de l’euro, revenir au franc… mais de quelle manière ? Et concrètement, comment cela se passerait-il ? Son discours est ambigu et elle se perd à son propre jeu. Cette situation d’ambivalence permet à celui qui deviendra, quatre jours plus tard, le huitième président de la Ve République d’énoncer clairement son point de vue : « ma vision de l’Europe est l’inverse de celle de madame Le Pen », déclarait-il. Pour cet Européen convaincu, sortir de l’euro est « un projet mortifère », c’est « perdre en compétitivité ». Il clame : « ma vision c’est de construire un euro fort et de construire une politique européenne qui sera forte et dans laquelle nous défendrons les intérêts de la France ». Il rappelle que son projet « c’est d’avoir une France qui est compétitive, c’est de rester dans l’euro, car l’euro il nous protège, il évite les déstabilisations monétaires ». 

  • 6. MAYER, Nonna. « De Jean-Marie à Marine Le Pen. » dans TNS Sofres, L’État de l’opinion (2013) : 81-98.
  • 7. https://www.lemonde.fr/programmes/institutions-europeennes-1/l-euro
  • 8. Toutes les citations qui font référence à ce qui a été dit durant le débat ont été récoltées lors d’un visionnage personnel de la séquence concernant l’euro, à partir de 1h57 de débat.
  • 9. Bruno Mégret dans le documentaire « C’était écrit : les dix derniers jours de Marine Le Pen » de Bruce Toussaint et Alexandre Amiel, diffusé sur France 5 le dimanche 15 avril 2018 à 20h50.

Erreurs, approximations, offensive mal menée, ou comment Marine Le Pen s’est décrédibilisée

Alors qu’il était attendu du débat que Marine Le Pen défende son programme, elle s’est enlisée à tenter de discréditer Emmanuel Macron et à le rendre antipathique10. Le problème c’est que cela s’est amplement retourné contre elle. Ce qui ressort de ce duel pour les 16 millions de Français qui l’ont suivi en direct, c’est que la candidate du Front national n’a pas su s’imposer face à son adversaire. Le paradoxe est d’autant plus frappant que la question européenne et notamment la sortie de l’euro représentaient son fonds de commerce, ce qui la différenciait des autres candidats11. Il était donc essentiel qu’elle soit pertinente et claire dans ces propos. Mais lors du débat, ce point clef de sa campagne et de son programme lui échappe totalement. Elle commet de graves imprécisions et erreurs sur les questions économiques techniques. À mesure que les minutes s’écoulent, il est frappant de voir qu’elle ne maitrise plus ce qu’elle dit. 

Deux analyses peuvent être fournies ici quant au « naufrage »12 sur la question de l’euro. L’une sur le fond qui invite à expliquer les erreurs de Marine Le Pen et une autre sur la forme. En outre, il est très intéressant de s’attacher à étudier l’effet théâtral qu’a produit ce débat rocambolesque. 

Cela a commencé à sérieusement se compliquer pour madame Le Pen lorsqu’elle a affirmé que de « 1993 à 2002, toutes les grandes entreprises françaises pouvaient payer en euros », en parlant de l’ECU dans le cadre du SME (système monétaire européen). Il y a ici une double erreur commise par la candidate du FN. D’abord, il s’agit d’un sujet technique de gouvernance économique européenne qu’il est difficile d’aborder dans une tournure de phrase lorsque l’on s’adresse à un public qui ne s’y connait pas. Ensuite, ce qu’elle a dit est faux. Premièrement, parce que l’euro n’existe que depuis 1999 et non 1993, l’euro comme sorte de monnaie commune n’a existé que jusqu’en 2002 où elle est devenue monnaie unique. Deuxièmement, l’ECU, qui a existé entre 1979 et 1998, n’est pas une monnaie, mais une unité de compte européenne qui permettait de fixer les taux de changes établis sur la base d’une moyenne pondérée des monnaies participantes afin de faciliter les échanges entre les différents pays membres13. Nous sommes donc loin de ce que la présidente du Front national affirme. 

Puis cela a empiré lorsqu’elle a expliqué simultanément qu’il fallait que l’on retrouve notre monnaie nationale, sous-entendue le franc, mais que par contre les Banques centrales et les grandes entreprises pourraient continuer de payer avec l’euro « si elles le souhaitent ». Tandis que les Français, les particuliers, les petites entreprises reviendront au franc. Ainsi l’euro ne serait plus qu’une facilité entre les États, cela ne touchera pas les Français qui eux auront une autre monnaie dans leur portefeuille. Ce à quoi Emmanuel Macron a rétorqué : « Une grande entreprise ne pourra pas payer en euros d’un côté et payer ses salariés de l’autre en francs. Ça n’a jamais existé, madame Le Pen. C’est du grand n’importe quoi ! ». Somme toute, alors que madame Le Pen cherchait à détruire l’euro sur ce plateau de télévision, c’est l’euro qui l’a discrédité.

Sur la forme, il était marquant de voir la différence de posture entre les deux candidats. Là où Emmanuel Macron montrait son étonnement (yeux grands ouverts, bouche bée) à travers un tempérament candide et un ton provocateur, les expressions corporelles de Marine Le Pen traduisaient une perte de ses moyens : froncement de sourcils à chaque question de son interlocuteur, dents serrées, gestuelles inappropriées… De plus, elle parlait en bégayant, signe qu’elle avait perdu le fil de ce qui était en train de se passer et qu’elle réfléchissait en même temps qu’elle parlait. 

  • 10. TOUSSAINT Bruce ; AMIEL Alexandre. « C’était écrit : les dix derniers jours de Marine Le Pen » documentaire sur France 5 diffusé le dimanche 15 avril 2018 à 20h50.
  • 11. TOUSSAINT Bruce ; AMIEL Alexandre. « C’était écrit : les dix derniers jours de Marine Le Pen » documentaire sur France 5 diffusé le dimanche 15 avril 2018 à 20h50.
  • 12. GIRARD Étienne. « Débat 2017 : Marine Le Pen face à Macron, 2h30 de naufrage », Marianne, le 04/05/2017. Disponible sur : < https://www.marianne.net/politique/debat-2017-marine-le-pen-face-macron… >
  • 13. Toutes les informations techniques concernant l’euro et l’ECU proviennent du cours « Gouvernance économique européenne » dispensé en L3 à ESPOL (Université Catholique de Lille) par Sofia Fernandes chercheuse séniore à l’Institut Jacques Delors.

Pourquoi la question de l’euro est-elle si significative et est restée gravée dans les mémoires ?

Pour les électeurs, la question européenne est assez fondamentale puisque de nombreux sujets lévitent autour de cette question : l’économie, l’industrie, les entreprises… C’est donc un sujet technique sur lequel est attendue une position claire et définie. Sur l’euro, Marine Le Pen a montré un manque de compréhension des mécaniques économiques. Si tout le monde ne peut être expert de la politique monétaire, le problème pour la candidate FN est que cela vient la décrédibiliser auprès de son électorat qui, lui, souhaite une sortie de l’euro parce qu’il estime que c’est une bonne solution14. De plus, cela l’empêche d’aller convaincre les électeurs de droite qui étaient réticents à voter pour elle à cause de cette peur liée à la sortie de l’euro. Il y a ici, sur la question de l’euro, un hiatus dans les propos tenus par madame Le Pen à la veille du second tour de l’élection présidentielle française. 

Toutefois, il semble nécessaire de ne pas limiter la débâcle de ce débat à l’unique responsabilité de Marine Le Pen. En outre, le cafouillage que la présidente du FN a pu avoir entre la question de revenir au franc ou alors faire coexister l’euro et une monnaie unique pourrait s’expliquer par les pressions politiques et partisanes qu’elle avait sur les épaules. D’une part, juste avant le débat, Marine Le Pen s’est alliée à Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La France. La question sur la sortie de l’euro pose problème dans cette alliance. Pour Nicolas Dupont-Aignan rester dans l’euro est une condition sine qua none à l’accord qu’ils passent. Et Marine Le Pen cède, car avoir le soutien d’un autre parti est extrêmement important à la fois pour l’image que cela donne au FN, comme partie plus respectable, et aussi parce que cela signifie qu’elle peut acquérir de nouvelles voix. D’autre part, pour Florian Philippot, porte-parole du FN à l’époque, la sortie de l’euro est extrêmement importante. Or c’est lui qui va préparer Marine Le Pen pour le débat. Entre intérêts politiques divergents et volonté de rassembler, Marine Le Pen a perdu le cap de son programme. 

Cela permettrait de comprendre pourquoi on dit que, lors du débat de l’entre-deux-tours, Marine Le Pen n’a pas répondu aux attentes de son parti et de ses militants. Il s’en suit que ce débat deviendra un sujet tabou au sein du FN. Tout le monde est assez mal à l’aise, mais il est difficile d’en parler. Gilbert Collard témoigne dans le reportage de Bruce Toussaint : « ça nous fait du mal de le dire. Et pourtant, ne pas le dire serait mentir, mais le dire fait souffrir »15

De plus, la suite des évènements n’aide pas. Les législatives qui suivent au mois de juin ne répondent pas aux attentes du Front national : seulement huit sièges seront remportés au sein de l’hémicycle de la chambre basse. Cela va entraîner à une rupture au sein du parti. Florian Philippot, personnage clef de la campagne présidentielle de 2017 pour le FN, est tenu pour responsable et est poussé vers la sortie16.

L’euro, le débat : ce qu’il faut en retenir

Alors que la sortie de l’euro était un élément clef de la campagne du Front national ainsi qu’un élément fédérateur de son électorat, il a été stupéfiant de voir que la candidate d’extrême droite n’a pas su être à la hauteur sur un thème aussi important que celui de l’euro. Cela a été d’autant plus surprenant qu’elle débattait face à Emmanuel Macron qui est un Européen convaincu et qui par son parcours connait extrêmement bien les enjeux sous-jacents de la monnaie unique. Ainsi, paradoxalement, alors que le positionnement de Marine Le Pen sur les questions européennes lui a permis de convaincre beaucoup d’électeurs17, il semblerait que ce qui l’a aidé à progresser politiquement (mandat d’eurodéputée, discours eurosceptique assumé) a été, au cours de ce débat, son plafond de verre. Jusqu’à ce débat, sa volonté de sortir de l’euro n’était pas un tabou, mais au contraire un vecteur de sa force. Néanmoins, ce 3 mai 2017, elle n’a pas su se faire l’avocate de sa propre cause et n’a su convaincre un électorat de droite qu’elle cherchait à conquérir. Ce dernier restant somme toute très attaché à l’euro et inquiet face à la perte de celui-ci.

Elle reconnaîtra elle-même quelques semaines plus tard18, que le débat de l’entre-deux tour avait été « raté ». Bien qu’il ne soit pas juste de limiter la défaite de Marine Le Pen à la simple question de l’euro, et bien que l’on dise du débat de l’entre-deux-tours qu’il n’a qu’une incidence à la marge, il est intéressant de voir que lorsqu’en juin 2018 le Front national devient le Rassemblement national la volonté de sortir de l’euro disparait du programme du parti. 

  • 17. REUNGOAT, Emmanuelle. « Mobilizing Europe in national competition: The case of the French Front National. » International Political Science Review 36, no. 3 (2015): 296-310. ; MAYER, Nonna. « De Jean-Marie à Marine Le Pen. » dans TNS Sofres, L’État de l’opinion (2013) : 81-98.
  • 18. sur le plateau du 20 heures de TF1 avec Gilles Bouleau, le 18 mai 2017

Références bibliographiques

REUNGOAT, Emmanuelle. « Mobilizing Europe in national competition: The case of the French Front National ». International Political Science Review / Revue internationale de science politique, 2015, vol. 36, n° 3, p. 296-310.
Disponible sur : <https://www.jstor.org/stable/24573393> (Consulté le 30-04-2019).
C’était écrit : les dix derniers jours de Marine Le Pen. TOUSSAINT, Bruce. AMIEL, Alexandre. 2018.
Voir aussi
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