Notice détaillée : <http://catalogue.sciencespo.fr/ark:/46513/sc0000631931>
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Hubert Deschamps (1900-1979), élève de l’Ecole coloniale, est d’abord administrateur dans les colonies françaises en Afrique, avant d’embrasser une carrière d’historien de l’Afrique après la Seconde Guerre mondiale. Il est notamment professeur à l’Institut d’études politiques de Paris où il partage sa passion anthropologique de l’Afrique et des voyages, et sa vision d’une colonisation réformée.
Né en 1900, Hubert Deschamps sort major de l’Ecole coloniale au début des années 1920 et diplômé en langue malgache de l’Ecole des langues orientales. Il a choisi d’exercer la carrière d’administrateur colonial dans plusieurs colonies françaises en Afrique, dont Madagascar, notamment parce que “la colonisation [lui] offrait un idéal noble, voué au progrès. En outre, elle répondait à un besoin fondamental de curiosité, de dépaysement, de fuir la banalité et soi-même, de vie dans la nature, de poésie des jours. Le bonheur était là, simple, gratuit et se confondant avec la tâche élue» (voir : Deschamps, Hubert. Roi de la brousse : mémoires d’autres mondes. Paris, Berger-Levrault, 1975). Il mène en parallèle des recherches anthropologiques sur les populations qu’il côtoie. Pour lui, “le développement économique et culturel de la métropole [doit aller] de pair avec une politique d’assimilation [des peuples colonisés]” (voir : Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer. “Hubert Deschamps”. In : Biographie belge d’Outre-mer, tome IX, 2015. pp. 87). En 1938, il devient chef de cabinet de Marius Moutet, Ministre des colonies du deuxième gouvernement de Léon Blum. Sa fonction de Gouverneur de la Côte d’Ivoire nommé par le régime de Vichy, malgré son ralliement au Gouvernement civil et militaire d’Alger en 1942, lui vaut d’être mis à la retraite d’office de la fonction publique à la Libération.
Hubert Deschamps se reconvertit alors en historien et devient notamment professeur à l’Institut d’études politiques de Paris en 1948 où il prend en charge des cours intitulés “l’Union française”, ou “Peuples et nations d’outre-mer”. Il obtient ensuite en 1962 la direction de la chaire d’histoire moderne et contemporaine de l’Afrique créée par Charles-André Julien à la Sorbonne, poste qu’il occupe jusqu’en 1970.
Parallèlement à ses activités de professeur, Hubert Deschamps est élu à l’Académie des sciences d’outre-mer en 1953 et est membre du cabinet de Roger Duveau, secrétaire d’état à la France d’outre-mer dans le gouvernement de Pierre Mendès-France en 1954-1955. Il meurt en 1979, quelques années après la publication de son autobiographie Roi de la Brousse : mémoires d’autres mondes, dans laquelle il se décrit “en homme d’action témoin privilégié de son temps, pleinement ouvert à l’Afrique aux mille facettes dont il gardait la nostalgie secrète” (voir : Deschamps, Hubert. Roi de la brousse : mémoires d’autres mondes. Paris, Berger-Levrault, 1975).
Citations :
L’administrateur « est Dieu créateur du monde et père des hommes »
Deschamps, Hubert. Roi de la brousse : mémoires d’autres mondes. Paris, Berger-Levrault, 1975. p. 131
« Faire de la colonisation, c’est faire de l’histoire à allure accélérée » (p.124)
Deschamps, Hubert. Roi de la brousse : mémoires d’autres mondes. Paris, Berger-Levrault, 1975. p. 124
« Plus qu’un Arlequin administratif, l’administrateur était le chef des indigènes, le successeur des anciens chefs locaux, le « roi de la brousse », il devait s’imposer par son prestige, son sens de l’ordre, sa présence et sa justice »
Deschamps, Hubert. Roi de la brousse : mémoires d’autres mondes. Paris, Berger-Levrault, 1975
Références bibliographiques